Ne dit-on pas que nous descendons tous d'un roi et d'un pendu? La généalogie nous amène souvent sur des familles "simples" et avec peu d'histoire. Mais parfois, il arrive que nous sommes amenés sur une nouvelle branche dont le nom peut intriguer, un nom qui possède une particule. Des familles qui possèdent une ferme de grande ampleur au sein d'un village ou qui ont des rôles dans la gestion du village ou de la ville amènent souvent, en ascendance, sur des familles bourgeoises. Mais il faut rester très prudent et toujours s'armer d'un maximum de preuves et de documents qui justifient cette éventuelle ascendance bourgeoise.
Nous allons commencer cet article par mon (5x) arrière grand-père paternel Henri Hubert LEGRAIN...
LEGRAIN Henri Hubert est né et baptisé le 27 mai 1745 à Malonne (Province de Namur - Belgique). Une fois adulte, il sera cultivateur et vivra à Malonne toute sa vie avec son épouse et ses enfants. Comme indiqué sur son acte de baptême (voir ci-dessous), il est le fils de Jean-Baptiste (cultivateur) et de MOTTART Marie-Françoise (la lettre "t" est parfois oubliée sur les actes). Pour pouvoir avancer sur l'ascendance du couple, je me mets à la recherche de l'acte de mariage sur Malonne, que je retrouve sans mal.
Jean-Baptiste se marie à Malonne le 22 avril 1731 avec MOTTART Marie-Françoise qui est dite "ex-Thine". Concernant "Thine", j'ai 3 possibilités qui s'offrent à moi : il y a Thines qui se trouve juste à côté de Nivelles (Province du Brabant wallon - Belgique), Thynes qui se trouve à côté de Dinant (Province de Namur - Belgique) et Thisnes à côté de Hannut (Province de Liège - Belgique). Je ne retrouve pas la trace d'un seul "MOTTART" dans les 3 villages, si ce n'est un décès à Thisnes qui se trouve proche de Hannut. Ce décès de 1727 concerne MOTTAR Léonard. En recherchant bien, je comprends que je viens de découvrir l'acte de décès du père de Marie-Françoise. Le mariage ayant eu lieu en 1731, elle venait par conséquent de cette paroisse.
Ce qui prouve aussi que je suis sur la bonne voie, c'est que je retrouve le baptême de Marie-Françoise à Huppaye (Province du Brabant wallon - Belgique), petit village de campagne qui se trouve à environ 7 km de Thisnes. Mais je retrouve également des frères et sœurs à Marie-Françoise, dont Pierre, mentionné comme témoin au mariage en 1731. Tout concorde et je peux affirmer que Marie-Françoise est baptisée à Huppaye le 19 juillet 1709. fille de Léonard et de FLABA Anne-Barbe. Son parrain est LEBLANC Bauduin et la marraine est FLABA Catherine qui vient pour DE HEMRICOURT Marie-Françoise. Tiens, voilà un nom à particule... Après quelques recherches dans les registres paroissiaux et sur un site généalogique, je retrouve les liens sans mal............... sauf pour le parrain. FLABA Catherine est la tante maternelle de MOTTART Marie-Françoise et DE HEMRICOURT Marie-Françoise n'est autre que la cousine germaine de notre Marie-Françoise. Je découvre également que Léonard avait été veuf 2 x (et a eu postérité) avant de se marier avec Anne-Barbe. Les liens se précisent et se confirment en avançant dans les recherches, mais je ne suis pas encore au bout de mes surprises...
En effectuant des recherches sur Internet, je décide de mettre sur papier les informations trouvées dans les actes des baptêmes et les informations récoltées sur quelques généalogies mises en ligne, avec beaucoup de prudence. Je découvre suite à cela que FLABA Anne-Barbe est baptisée à Momalle (Province de Liège - Belgique) le 17 juillet 1666. Voyez son acte de baptême ci-contre. On y lit que son père est Gilles (Aegidy en latin) FLABBA et sa mère Anne Barbe HEMMRICOURT. Le parrain est ROME Jacques (dit "ex-Momelette") et la marraine est ROME Marie, tous deux cousins germains de Gilles. Le nom à particule revient et dans certains actes, Gilles est dit "honorable". Au XVIIème siècle, cette désignation n'est pas mise sans raison. Nous sommes en présence d'une famille aisée et respectée. En analysant une fois de plus les parrains et les marraines des baptêmes des frères et sœurs d'Anne Barbe, ainsi que des témoins à certains mariages, l'arbre se complète petit à petit et les liens se confirment. DE HEMRICOURT Anne Barbe est baptisée le 25 juillet 1640 à Momalle, fille de Arnould et de STREIGNARD Gertrude Thérèse. Elle se marie très très jeune puisqu'à son mariage, elle n'est âgée que de 15 ans et 5 mois! Néanmoins, ce mariage donnera 10 enfants et Anne Barbe décèdera à l'âge de 81 ans. Ces familles m'intriguent beaucoup et je continue de rechercher sur Internet des informations.
Je tombe sur une revue éditée au début des années 80 et qui s'intitule :" Bulletin de la Commission royale de Toponymie & Dialectologie" et qui mentionne le couple DE HEMRICOURT - STREIGNARD. Voici ce que j'apprends : Arnould III DE HEMRICOURT est Ecuyer et Seigneur de Brouck (petit hameau qui se trouve dans la commune de Thys - canton de Hollogne-aux-Pierres, province de Liège), ayant épousé STREIGNARD Gertrude et qui décède le 9 septembre 1652 à Momalle. La surprise est de taille, mais elle le sera encore plus quand je découvre que la pierre tombale du couple existe toujours à Momalle et qu'elle est garnie d'armoiries.
Les armoiries me montrent les quartiers des grands-parents du couple DE HEMRICOURT - STREIGNARD et me dévoilent cette grande bourgeoisie du tout début du XVIIème siècle. J'apprendrai par la suite que le père et le grand-père d'Arnould III étaient également des Ecuyers et Seigneurs de Brouck. Le grand-père maternel d'Arnould III était également Ecuyer, mais il avait été également "Capitaine de cuirasses pour S.A. de Liège".
Que me réserve la suite de mes recherches sur ces branches, dois-je comprendre que leurs ancêtres sont des nobles?? La réponse à cette question sera donnée dans un futur article qui paraîtra dans les prochaines semaines...
La généalogie nous réserve bien des surprises et les témoignages du temps perdent petit à petit de leurs poussières. Rien n'est gagné, rien n'est perdu. Dans les recherches familiales, beaucoup a été mis sous silence parce que le temps a avancé et que la mort a fait taire l'histoire familiale. Mais cet article démontre bien qu'un simple cultivateur peut descendre d'une haute lignée...
La semaine prochaine, l'article sera consacré à des ouvrages et publications généalogiques. A mercredi prochain.
Réponses aux commentaires :
#1 : Merci Stéphane... Vous avez raison, mais le chemin est long.
#2 : Merci beaucoup Sylvie pour votre commentaire. Vous avez raison de vous munir d'un maximum de preuves et en rapport à des documents officiels. Bonne chance pour la suite.
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Stéphane Decarnières (mercredi, 11 octobre 2017 20:07)
Comme quoi être issu d’une petite famille sans « nom » peu révéler des ancêtres très très honorables et parfois méconnus et grâce à cela pouvoir remonter bcq plus loin dans le temps. Super article et quel détective �. Te voilà sur une piste fort intéressante. Merci pour le partage.
Sylvie Varlet (mercredi, 11 octobre 2017 23:46)
J'aime beaucoup votre article. Merci pour votre partage.
Il m'est arrivé une "aventure" un peu semblable il y a presque 3 mois. Je consultais des notaires de la ville de Laon. J'y trouve un acte de vente passé par une de mes aieule en 1651, qui s'appelait Antoinette de Guignicourt, vivant à Saint-gobain (Aisne), elle était fille d'un seigneur d'un petit village ce que j'ignorai, son 1er époux mon aieul était un marchand.
Dans cet acte, j'ai trouvé le nom et qualité de son 2è époux, et le nom et qualité d'un de ses frères.
Gràce à cet acte, j'ai fais des recherches dans des livres écrits par 2 historiens locaux dont le Laonnois Féodal, j'y ai découvert toute ma parenté venant de la famille DE GUIGNICOURT, puis les familles alliées. Les sources de l'auteur étant donné, je m'amuse depuis à retracer à partir d'actes notariés, de livres, trouvés à la BNF, toutes des branches de mon arbre que je n'aurai même pas imaginé un jour découvrir. Je suis descendante en ligne directe de plusieurs grandes familles de France
Je vous souhaite encore pleins de belles surprises dans votre généalogie